lundi 26 février 2018

« Les antibiotiques, c'est pas automatique »


La France est le 3e pays d’Europe qui consomme le plus d’antibiotiques. Une nouvelle inquiétante, sachant que le Plan national d’alerte sur les antibiotiques avait prévu une baisse de 25% pour 2018, et que les dangers de ses substances sont de plus en plus grands. 

« Un rapport accablant »
Un rapport de l’Agence du médicament (ANSM) a récemment rapporté que les français (patients comme médecins) utilisaient les antibiotiques à outrance. La médecine de la ville est le premier fournisseur, car 70% des prescriptions sont rédigées par des médecins généralistes. Deux ordonnances sur trois concernent des maladies virales comme la bronchite, la trachéite ou la bronchiolite. Virale signifie qu’elles n’ont pas besoin d’être soignées par antibiotiques. Un effort des médecins est donc attendu pour réduire la prescription de ces médicaments. 



Selon le rapport, la dose quotidienne d’antibiotiques en 2016 pour 1 000 français serait de 30.3, alors qu’elle est diminuée de moitié pour l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède. Utilisées pour traiter les infections bactériennes, les différentes familles d’antibiotiques s’attaquent chacune à un groupe restreint de bactéries. Avec un usage excessif ou abusif, les bactéries résistent alors aux antibiotiques. 

Dans les centres hospitaliers, la prescription des antibiotiques n’évolue que très peu. Cependant, les antibiotiques « critiques », utilisés dans les services de maladie infectieuse et de réanimation se multiplient. Ce qui pose un problème, car c’est dans ces services que se sont développées des bactéries qui se sont propagées ensuite à l’extérieur. C’est notamment le cas d’Escherichia, qui provoque des infections urinaires, voire le staphylocoque doré. 
« 10 millions de personnes pourraient en mourir par an, d’ici 2050 »
L’antibiorésistance est devenue un véritable enjeu de santé publique. Les autorités sanitaires s’inquiètent de l’apparition de bactéries devenues résistantes à ces types de traitements, et qui pourraient très bientôt rendre des infections encore banales aujourd’hui, impossible à soigner demain. En France, chaque année, plus de 160 000 personnes sont contaminées par une bactérie résistante aux antibiotiques et 12 500 en meurent. A partir de 2050, 10 millions de personnes dans le monde pourraient perdre la vie, par an, à cause d’une infection impossible à traiter (soit autant de morts qu’avec le cancer).



Lien vers l'article en ligne

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire